15 décembre 2017

pub pour DOVE : exemple d'une erreur d'interprétation

D'après l'article paru dans le blog d'André Gunthert, l'image sociale, sous le titre : "Dove, une image qui trompe énormément".
En voyant ce montage issu d'une publicité pour Dove, où il est question d'être bien lavée : que peut-on conclure, à première vue ?

Une femme à la peau marron enlève un t-shirt de la même couleur et laisse voir, en-dessous, une femme blanche avec un t-shirt blanc. Sortie de son contexte par la maquilleuse Naomi Blake, cette image suggérait que Dove, en nous lavant, blanchissait notre noirceur, ce qui serait carrément raciste. On a rapproché cette image avec les réclames ordurières envers les noirs qui ont été véhiculées dans le passé.

Mais, retour sur la pub vidéo d'origine...

Dove, pour ne pas froisser les susceptibilités, a supprimé la pub et fait des excuses.
Il n'empêche, ceux qui ont crié au racisme se sont trompés. Mais on comprend que l'on peut faire dire n'importe quoi à un extrait de vidéo, de texte, de discours, surtout en le sortant de son contexte.

Idem pour une photo, véhiculée pour démontrer la persistance des réflexes coloniaux chez les blancs qui célèbrent la fin de l'esclavage.
Le message a balancé hors contexte.
En réalité, le jeune garçon venait de faire un discours et de citer un texte d'Aimé Césaire. Quand le magistrat de sa commune est venu parler à son tour, le garçon est venu l'abriter de sa propre initiative. Il n'y a donc pas eu d'excuses, mais une justification de la part des personnalités présentes, bien moins audible que la rumeur et les accusations infondées.

Il nous arrive toujours, à un moment ou à un autre, de s'indigner et de crier au scandale sur la base d'un petit bout d'information. Par confort moral : parce que ce bout d'info flatte nos certitudes.
D'où la nécessité de vérifier les sources, de croiser les infos, de tout recontextualiser. C'est compliqué, ça oblige à se cultiver, mais ça nous interdit la paresse d'esprit.

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