13 décembre 2011

Challenge

Challenges, magazine d'économie lu par les acteurs de l'économie, nous a proposé une belle couverture fin novembre. D'abord, en exergue du titre de cet hebdo, il y a cette question : "que dit l'économie cette semaine ?"
Pour rappel, l'économie est un concept très large qui rassemble la finance, le commerce, le monde bancaire et toutes sortes d'échanges monétaires (ou non). Autant dire qu'elle est aussi impalpable qu'impersonnelle. Alors quand elle nous "dit" quelque chose, on peut s'attendre à percevoir un ensemble de tendances, de rumeurs, un bruissement, sans personne pour l'incarner. Les lecteurs de Challenge sont donc invités à se fier à un mouvement général aussi arbitraire que le temps qu'il fait (genre "que nous dit la météo aujourd'hui ?")


Mais en couverture du N° 277, il y a une citation d' Alain Tavarella, président fondateur d'Altarea Cogedim (un gros machin gestionnaire de biens). Ce qu'il nous dit importe peu, (qu'en ce qui concerne l'immobilier "il n'y aura pas de baisse franche", mais bon, c'est normal, c'est tout ce qu'il peut souhaiter). Ce qui m'a fait réagir, c'est qu'il fait la Une pour édicter sa vérité. Là, tout à coup, il y a un visage, un nom, un propos personnel.
Et Challenges révèle ainsi une vérité pas forcément assumée : derrière l'économie, il y a des humains. Derrière un ensemble de tendances qu'on nous invite à suivre, il y a des acteurs, des experts qui donnent le "ton", des décideurs influents qui tentent d'imposer les tendances. Challenges rappelle aussi, involontairement, que l'on a le choix : prendre à la lettre les préconisations, les opinions personnelles de ces gens qui ont tout intérêt à gagner des billes... ou pas.

Je propose de changer la couv' et de lui faire dire "Challenges / que disent les pontes du commerce ?" Ce serait plus assumé.

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