10 décembre 2010

Acadomia contre les jeunes.

Petit retour sur ces pubs, déjà anciennes, pour Acadomia, ce service de cours à domicile pour enfants de familles aisées. J'avais été frappé par le message distillé dans ces pubs qui surfent sur la peur de l'échec.

"N'attendez pas que votre 1ère année de fac devienne un problème" ; certes, il est acquis que, sans bosser, on se laisse facilement dépasser, et que les études peuvent devenir un problème. Mais l'image dit autre chose : le problème qui devient trop encombrant et ingérable, c'est le Jeune. Petit studio, étudiant oisif et un peu débraillé, en chaussettes, devoirs pas faits étalés par terre : c'est la honte, l'échec, le déshonneur ! non, non, on veut éviter ce problème !

Il y a quelque chose qui fout la trouille à la plupart des parents, c'est que leur progéniture ne se conforme à ce qu'ils attendaient pour eux. Qu'il se marie à un nègre, qu'il soit pédé, qu'il devienne artiste et pauvre, qu'il se convertisse à une religion, qu'il soit un mécréant. Qu'il soit sale, oisif et qu'il donne des signes avant-coureur de "rater sa vie".
Rien n'est pire, pour les parents, que la honte de leur famille : rien n'est plus effrayant que le môme qui revient chez eux en exhibant une toute autre vie que celle qu'on attendait de lui - comme s'il venait chier sur leur beau tapis - et qui fait dire aux parents : "on l'a raté ! on a investi, toutes ces années, dans un ratage !".

Heureusement, Acadomia est là.

Comment les Juifs repèrent les Juifs grâce à leurs noms de famille.

A plusieurs reprises j'ai reçu les courriers d'association humanitaires juives qui appellent à faire des dons, aux Juifs et/ou aux Israéliens nécessiteux, et j'ai beau répondre que je ne souhaite pas recevoir ces courriers, j'en trouve encore dans ma boîte aux lettres.
Ma boîte est marquée d'un nom qui révèle mes origines juives, mais si je fais un don, ce n'est certainement pas à une communauté religieuse

Très récemment, j'ai reçu le même jour les courriers de deux organisations, Ohr Hanna et Ezrat Mena'hem. L'association Ohr Hanna m'appelle à donner aux Juifs de France ; la fondation Ezrat Mena'hem, liée à Ohr Hanna, sollicite une aide financière pour les Juifs d'Israël. Leur slogan : "aidons-les à sauvegarder leur identité juive". Comme s'il y avait pire que de perdre ses revenus, son logement et sa dignité : perdre son identité juive.
(Je tiens à préciser que dans le milieu juif humanitaire je connais des esprits éclairés, des gens extrêmement ouverts et qui défendent la justice sociale, y compris au sein d'asso religieuses).
Ohr Hanna, pour la communauté juive de France

Ezrat Mena'hem, pour les Juifs d'Israël













Donc, j'ai appelé ces deux structures, curieux de savoir pourquoi je recevais leurs courriers, sans être, à ma connaissance, sur des listes de "partenaires". Je suis un candide.

Appel téléphonique à Ezrat Mena'hem :

"- Ezrat Mena'hem, bonjour."
"- Bonjour Madame. Je viens de recevoir un courrier pour les appels aux dons et je suis un peu étonné, car je ne suis pas lié à votre association, d'ailleurs je n'avais pas l'intention de faire un don. Comment ça se fait que j'ai reçu ce courrier ?"
"- Eh bien, nous sommes nous sommes une association israélite, vous savez."
"- Oui, mais pourquoi je reçois vos courriers ?"
"- Ah, en fait... euh... mais, quel est votre nom Monsieur ?"
Je donne mon nom - juif - et je demande à nouveau comment il se fait que je reçoive leurs courriers.
Elle répète mon nom. "Ah, très bien. Vous savez, nous avons des bénévoles qui font des recherches sur internet, pour trouver les distinataires... voilà."
"- Je comprends, mais selon quels critères ?"
"- Eh bien nous sommes une organisation israélite, Monsieur... C'est Ezrat Mena'hem."
"- Mmmoui. Mais ça n'explique pas comment vous faites pour savoir à qui envoyer les courriers ?"
"- Eh bien, ce sont des bénévoles, ils cherchent les noms des destinataires sur internet, simplement."
Hum. Dur. Apparemment, il n'est pas simple d'expliquer les critères de recherche.
La dame est très polie, je le reste aussi. Mais j'avoue que j'ai un malin plaisir à chercher une explication franche.
"- D'accord, j'entends bien, Madame, mais quels sont leurs critères, je veux dire, comment savent-ils, pour les envois, pour les noms ? pourquoi ai-je reçu, moi, votre lettre ?"
"- Oui, alors, ils cherchent les noms. Vous voyez, euh, ils cherchent les noms à consonance."

Enfin je sais. On cherche des noms juifs dans l'annuaire et on leur écrit. C'est simple... mais, que c'est compliqué à admettre ! Car en effet, faire du repérage de juifs selon la consonance du nom... c'est un peu gênant à avouer. D'autres ont fait la même chose avec des intentions criminelles et depuis, les méthodes "discriminantes" peuvent paraître contestables aux esprits sensibles.

Cela dit, c'est quand même moins gênant que les juifs "Loubavitch" (ultra-religieux fidèles à Rav Loubavitch, une sorte de prophète du mouvement 'hassidique) qui m'ont un jour interpellé dans la rue sur le mode "Bonjour Monsieur, vous êtes juif ?".

Voilà donc les méthodes des Loubavitch, qui tentent d'aider les juifs "perdus" à retrouver le droit chemin de leur doctrine, et de certaines assos humanitaires qui veulent s'adresser aux juifs pour glaner des fonds.
Il n'y a pas que les fachos de l'extrême-droite et les fous d'Allah pour tenter de repérer les Juifs à leurs noms, ou au faciès.