12 octobre 2010

relectures / décryptages

Un truc que j'aime vraiment, c'est observer les pubs, les affiches, les iconographies, les campagnes visuelles, pochettes de disques, photos de promotion de notre occident contemporain (parce que c'est le monde que je connais bien) et d'y déceler les messages implicites : intentions, injonctions, violence occultée, manipulations des désirs et de l'ego des "consommateurs". Etre publicitaire, ça demande un sacré savoir-faire pour anticiper les réactions du public et l'amener là où on veut qu'il aille.
Au début de ma vie d'adulte, j'avais fait des stages dans des boîtes de pub, en tant qu'apprenti "exécutif", le jeune qui était censé trouver des idées visuelles, trouver des mises en formes séduisantes pour le client qui devait bien vendre sa came. Ce savoir-faire m'a fasciné, et je suis aujourd'hui mi-admiratif, mi-méprisant pour les concepteurs de visuels publicitaires : ils ont cette capacité de guider un public par des codes sensitifs, tout en finesse (pas toujours) suggestion et en rouerie, et presque toujours au service de la fourberie et de la manipulation.

Je me suis rendu compte que ces messages diffusés usent souvent de condescendance et de manipulation, de manichéisme et de flatterie, souvent même sans que l'auteur de la pub s'en rende compte. Et même pour des campagnes contre le Sida ou pour des initiatives publiques, écolo, qui ne sont pas censées être mercantiles.

Il y a quelques temps j'avais tenté de décrypter les publicités pour EDF. Tout comme je me marre en moquant les messages pourris d'autres réclames.
Je vais continuer dans cette relecture de l'iconographie commerciale. Décrypter, déceler les intentions, c'est démystifier et ébranler l'aura de crédibilité des organismes qui s'affichent. Décrédibiliser une campagne pour Cétélem ou pour Areva, ça me semble nécessaire — et en plus ça m'amuse.